Vaccination anti-covid 19

Nous n’aborderons que les vaccins à ARN messager (Pfizer BioNtech ou Moderna) qui sont ceux proposés aux femmes enceintes. 

   Principe de ce vaccin

Il provoque la fabrication d’anticorps dirigés contre la protéine Spike (située à la surface du SARS-CoV-2) permettant de développer la mémoire immunitaire contre l’infection COVID-19.

   Mode d’action

Vaccination anti-covid

Une molécule d’ARN messager (ARNm) est incluse dans une nanoparticule lipidique ① qui va fusionner avec la paroi cellulaire et libérer l’ARNm dans le cytoplasme. Cet ARNm ne pénètre pas dans le noyau et n’est pas intégré à l’ADN ②. L’ARNm est traduit  ③ en protéine immunogène (protéine Spike) excrétée par la cellule. Cette protéine va ④ provoquer la réponse immunitaire. Après traduction l’ARNm est très rapidement détruit et ne persiste pas dans l’organisme.

   Pourquoi une fabrication si rapide et quel recul sur cette technologie ?        

Parce que l’agent causal a été rapidement caractérisé : découverte du virus le 31 décembre 2019 et séquence virale complète rendue publique le 10 janvier 2020.

Parce qu’on disposait déjà de connaissances sur l’immunité anti-coronavirus (liée à la protéine Spike)  suite aux alertes de 2002-2003 (SARS-CoV-1) et 2012 (MERS-CoV).

Parce que les vaccins ARNm sont étudiés depuis plus de 20 ans (Ex. : virus Zika, rage et coronavirus) ce qui a fait gagner des années de travail. Cette technologie «ARNm » est déjà  utilisée dans des immunothérapies anti-cancéreuses. Actuellement, les vaccins à ARNm sont plus coûteux à produire que les vaccins classiques, mais présentent l’avantage d’être rapides à synthétiser, une fois la protéine immunisante identifiée.

Parce qu’un effort scientifique et financier sans précédent a été déployé : mobilisation des équipes de recherche et des États avec des financements importants.

Parce que les différentes étapes du développement clinique des vaccins (évaluant leur innocuité et leur efficacité) n’ont pas été raccourcies mais se sont très rapidement succédées, en accord avec les autorités réglementaires de santé. Les volontaires ont été rapidement recrutés.

A ce jour, nous avons un recul d’un an sur la vaccination et 3,5 milliards de doses (tous vaccins confondus dont une forte proportion de vaccin ARNm) ont été injectées. 

   Quels effets secondaires ?

La fréquence des effets secondaires est faible et n’est pas supérieure à celle observée pour d’autres vaccins. L’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM) publie deux fois par mois un rapport sur les signalements de pharmacovigilance (https://ansm.sante.fr/dossiers-thematiques/covid-19-vaccins/covid-19-suivi-hebdomadaire-des-cas-deffets-indesirables-des-vaccins).

La majorité des effets secondaires ne sont pas graves. Ils sont représentés par une réactogénicité (fièvre, douleur au point d’injection, adénopathies, diarrhées), plus fréquente après la 2ème injection.

Parmi les effets secondaires graves, des chocs anaphylactiques ont été observés, 3 à 5 cas par million de doses. Ils se déclenchent rapidement après l’injection. C’est pour cette raison qu’une consultation médicale pré-vaccinale est systématique et que les personnes vaccinées sont gardées en observation 15 minutes. Les autres effets secondaires comprennent des myocardites/péricardites (12 cas par million de doses en population générale et environ 60 cas par million de doses chez l’homme jeune) dont l’évolution clinique est rapidement favorable, avec une médiane d’hospitalisation d’un jour.

Concernant les cas de décès déclarés, les données actuelles ne permettent pas de conclure qu’ils sont liés à la vaccination. Ces événements continuent de faire l’objet d’une surveillance spécifique. 

   Efficacité et durée de protection

La protection est optimale à partir de 7 jours après la 2ème dose.

Les vaccins ARNm sont très efficaces, y compris sur les variants après la 2ème dose. Concernant le variant delta, l’efficacité est de 88% sur les formes symptomatiques de COVID-19 (à noter qu’après la 1ère dose, elle n’est que de 36%).

A ce jour, la durée exacte de la protection est inconnue mais l’efficacité vaccinale  persiste à un excellent niveau jusqu’à plus de 8 mois. Le taux d’anticorps ne préjuge pas du niveau d’immunité. Ces données ne sont pas extrapolables en cas d’immunodépression ou d’âge élevé.

   Indications

Pour tous à partir de 12 ans y compris les femmes enceintes à tous les trimestres de grossesse. 

   Contre-indications

Le « syndrome PIMS » OU syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique : complication extrêmement rare qui a touché certains enfants et adolescents à la suite d’une infection COVID-19.

Réactions type myocardite, péricardite et hépatite sévère ayant nécessité une hospitalisation ET faisant suite à une 1ère injection de vaccin d’ARNm.

Antécédent d’allergie grave (anaphylaxie) à ce vaccin ou à l’un de ses composés, le PEG2000 ou polyéthylène glycol. Dans ce cas, une consultation d’allergologie est à prévoir pour décider de la réalisation de la vaccination.

   Intérêt de la vaccination pour tous

Individuel : même pour le sujet jeune sans problème de santé qui est à risque de developper une forme grave avec l’arrivée des nouveaux variants. Se vacciner permet aussi de protéger son entourage.

Collectif : le fait d’être vacciné diminue le risque de transmission du virus ce qui est primordial pour protéger les personnes fragiles hospitalisées. La diminution de la circulation virale limitera l’apparition des variants en raison de l’immunité collective

   Réponses aux questions fréquemment posées

Les vaccins à ARNm peuvent-ils modifier nos gènes ? NON. L’ARN ne pénètre pas dans le noyau des cellules où se situe l’ADN. Il n’y a donc pas de risque de modification du génome. Lors de la synthèse protéique, l’information circule dans le sens ADN → ARNm → protéine. Il n’y pas dans notre organisme d’enzyme permettant d’inverser ce sens. Une fois la protéine synthétisée, l’ARNm est détruit et ne persiste pas dans l’organisme.

Les vaccins ARNm peuvent-ils rendre les femmes stériles ? NON. Les vaccins ne peuvent pas rendre les femmes stériles. Il a été évoqué qu’un ARN codant pour la protéine Spike puisse entrainer la production d’anticorps contre des protéines humaines impliquées dans la gestation (comme la syncytine-1), mais aucun fait ne vient étayer cette supposition.

Peut-on vacciner avec les vaccins ARNm pendant la grossesse ? OUILa grossesse est même devenue une indication. Les données publiées montrent un risque accru de forme grave de COVID-19 pour la mère et un risque de perte fœtale. D’autre part, les données sont très rassurantes quant à la tolérance du vaccin durant la grossesse.

 

Vous pouvez retrouver l’ensemble des informations contenues dans ce document sur le site du CPIAS : http://www.cpias-auvergnerhonealpes.fr/coronavirus/vaccination-outil.html

Ce document est susceptible d’évoluer en fonction des connaissances.

Le Réseau de Santé en Périnatalité d’Auvergne  s’engage pour la promotion de cette vaccination.